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RESUME
Dans le cadre de la surveillance nutritionnelle, le Gouvernement du Mali à travers le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, et celui de la Planification, de l’Aménagement du Territoire et de la Population; appuyés par ses partenaires financiers et techniques (UNICEF, PAM, FAO, OMS) ont décidé d’organiser la sixième édition de l’enquête nationale de nutrition et de mortalité rétrospective basée sur la méthodologie SMART dans la période de juin à août 2016.
Il s’agit d’une enquête statistique de portée nationale réalisée avec une périodicité annuelle. Elle s’inscrit dans une perspective d’harmonisation des méthodes d’évaluation et de suivi de la situation nutritionnelle en République du Mali. En effet, le Mali après avoir dépassé la contrainte de l'existence de multiples données d'évaluations nutritionnelles provenant de différentes institutions et organisations locales, nationales, et internationales, utilisant chacune des méthodes et expertises propres à elles ; s’est résolument tourné vers la mise en place d’une base de données nutritionnelles à couverture nationale. Après la réalisation avec succès des cinq premières éditions de l’enquête SMART, à savoir : SMART 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015 auxquelles vient s’ajouter cette sixième édition de 2016.Cette dernière édition a couvert, en plus du district de Bamako et des cercles de Yorosso et Bankass, les régions ci-après : Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao. La région de Kidal a été exclue de cette enquête pour les raisons d’insécurité qui y règne.
La présente enquête est transversale basée sur un sondage en grappes à deux degrés, dont le calcul des tailles d’échantillon et le tirage des grappes ont été effectués à l’aide du logiciel ENA, version juillet 2015. Au total, 380 grappes ont été incluses dans l’échantillon, 7599 ménages ont été enquêtés au sein desquels 8164 enfants de moins de 5 ans et 8625 femmes ont été mesurées. La sélection des ménages enquêtés dans les différents villages ou quartiers a été effectuée par un tirage aléatoire systématique en appliquant un pas de sondage. Au sein de chaque ménage sélectionné tous les enfants âgés de 0 à 59 mois ont été inclus dans l’échantillon. Les principales données collectées et analysées chez les enfants sont : le sexe, l’âge, le poids, la taille, les oedèmes, le périmètre brachial. Chez les femmes âgées de 15 à 49 ans, les données collectées sont : l’âge, le poids, la taille, le périmètre brachial, le statut de grossesse et d’allaitement. Les données de mortalité ont été également collectées auprès de chaque ménage inclus dans l’échantillon.
La saisie, l’apurement et l’analyse des données ont été effectués à l’aide des logiciels ENA, CSPRO, Excel, et SPSS version 20. Les données anthropométriques pour les enfants de moins 5 ans ont été saisies de façon quotidienne par les chefs d’équipe au fur et à mesure que la collecte se déroulait sur le terrain. La double saisie des données y compris celles de l’anthropométrie et l’apurement ont été organisés dans l’enceinte du Bureau Central de Recensement (BCR), un organe de l’INSTAT. L’analyse finale des données anthropométriques des enfants de moins de 5 ans a été conduite suivant les recommandations de la méthodologie SMART. Les mesures anthropométriques individuelles des enfants ont été comparées à des valeurs de références internationales (Standards OMS 2006).
Les résultats de cette enquête générés sur la base des standards OMS, 2006 se présentent en résumés comme suit :
Enquête Nutritionnelle et de Mortalité Rétrospective, Mali, 2016 Page 9
a) Résultats anthropométriques
Nombre total d’enfants enquêtés et analysés: 8164
Prévalence de la malnutrition aiguë globale et de la malnutrition aiguë sévère exprimées en z-scores avec l’intervalle de confiance (IC) de 95% : MAG : 10,7% [9,6-11,9] et MAS : 2,1% [1,7-2,5]
Prévalence de la malnutrition aiguë globale et de la malnutrition aiguë sévère sur base du périmètre brachial exprimées en z-scores avec l’intervalle de confiance (IC) de 95% : MAG : 3,8% [2,9-4,8] et MAS : 1,1% [0,7-1,6]
Prévalence par sexe de la malnutrition aiguë globale et de la malnutrition aiguë sévère exprimée en z-scores avec l’intervalle de confiance (IC) de 95% : MAG : 11,5% [10,0-13,1] et MAS : 2,3% [1,8-2,9] pour garçons et MAG : 9,9% [8,3-11,8] et MAS : 1,8% [1,3-2,5] pour filles
Prévalence par tranche d’âge de la malnutrition aiguë globale et de la malnutrition aiguë sévère exprimée en z-scores avec l’intervalle de confiance (IC) de 95% : MAG : 16,9% [14,9-19,2] et MAS : 3,6% [2,8-4,6] pour enfants de 0-23 mois et MAG : 6,4% [5,5-7,5] et MAS : 1,0% [0,7-1,5] pour enfants de 24-59 mois
Prévalence de la malnutrition chronique (retard de croissance) exprimée en z-score avec l’intervalle de confiance (IC) de 95% est de 26,2% [24,3-28,1] avec 8,2% [7,0-9,5] de malnutrition chronique sévère.
Prévalence par sexe de la malnutrition chronique (retard de croissance) et de la chronique sévère exprimée en z-scores avec l’intervalle de confiance (IC) de 95% : MC : 28,1% [26,0-30,0] et MCS : 9,2% [7,5-11,2] pour garçons et MC : 24,2% [21,8-26,8] et MCS : 7,2% [6,0-8,5] pour filles
Prévalence par tranche d’âge de la malnutrition chronique (retard de croissance) et de la chronique sévère exprimée en z-scores avec l’intervalle de confiance (IC) de 95% : MC : 20,9% [19,1-22,8] et MCS : 5,6% [4,6-6,8] pour enfants de 0-23 mois et MC : 30,7% [27,9-33,8] et MCS : 10,4% [8,7-12,4] pour enfants de 24-59 mois
Prévalence de l’insuffisance pondérale exprimée en z-score avec l’intervalle de confiance (IC) de 95% est de 20,1% [18,3-22,0] avec 5,8% [4,9-6,9] d’insuffisance pondérale sévère.
Prévalence par sexe de l’insuffisance pondérale et de l’insuffisance pondérale sévère exprimée en z-scores avec l’intervalle de confiance (IC) de 95% : IP : 21,5% [19,3-23,8] et IPS : 6,6% [5,5-7,8] pour garçons et IP : 18,7% [16,7-21,0] et IPS : 5,1% [4,0-6,5] pour filles
Prévalence par tranche d’âge de l’insuffisance pondérale et de l’insuffisance pondérale sévère exprimée en z-scores avec l’intervalle de confiance (IC) de 95% : IP : 22,5% [20,4-24,8] et IPS : 6,5% [5,4-7,9] pour enfants de 0-23 mois et IP : 18,0% [16,0-20,1] et IPS : 5,2% [4,2-6,5] pour enfants de 24-59 mois
Prévalence de l’évaluation de l’état nutritionnel des femmes en âge de procréer (femmes âgées de 15 à 49 ans) basé sur l’IMC :
Enquête Nutritionnelle et de Mortalité Rétrospective, Mali, 2016 Page 10
Maigreur extrême (IMC<16,0): 6,5% Maigreur modérée (16≥IMC<18,4) : 8,7% Surpoids (25≥IMC<29,9) : 16,1% Obésité (IMC≥30,0) : 8,0%.
b) Résultats mortalité rétrospective Taux brute de mortalité pour 10000/jour : 0,24 [0,19-0,31] Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans : 0,21 [0,18-0,42].
Cette enquête a permis d’avoir une image de la situation nutritionnelle du pays et l’analyse des principaux indicateurs nutritionnels mesurés. Elle a en outre montré que la situation nutritionnelle du pays reste encore préoccupante tant au niveau national qu’au niveau de la plupart des régions. Les résultats des régions sont détaillés dans le corps du rapport.
Au regard des principaux résultats mentionnés ci-dessus les recommandations suivantes ont été formulées :
Continuer la prise en charge nutritionnelle tout en renforçant les activités à base communautaire ;
Continuer la surveillance nutritionnelle à travers des enquêtes nutritionnelles périodiques annuelles et autres (données hebdomadaires et mensuelles) ;
Renforcer la promotion des actions essentielles en nutrition dans toutes les régions :
Allaitement maternel exclusif,
Alimentation de complément de l’enfant,
Utilisation de la moustiquaire imprégnée à longue durée d’action (MILDA),
Lavage des mains,
Reconnaissance des signes de danger chez l’enfant,
Lutte contre les carences en micronutriments.
Renforcer l’approche de 1000 premiers jours dans les zones pilotes comme moyen de lutte contre la malnutrition chronique, de prévention de la malnutrition aiguë et d’amélioration de survie de l’enfant et vulgariser l’approche dans les autres régions, hors des zones pilotes,
Renforcer la mobilisation communautaire autour de la problématique de la malnutrition;
Renforcer la supervision des partenaires dans les régions à prévalence nutritionnelle élevée ;
Renforcer les messages de sensibilisation auprès de la communauté en faveur de la déclaration des naissances auprès des différentes mairies dans le mois après la naissance des enfants ;
Appuyer les microprojets à base communautaire tenus par les associations actives dans les différentes régions ;
Encourager et renforcer l’implication des points focaux nutrition des régions pour une meilleure appropriation de l’activité. |