Résumé |
RESUME
Du 03 au 14 octobre 2012, le Gouvernement du Mali, avec l’appui de l’UNICEF, a conduit une enquête sur la nutrition des enfants de moins de 5 ans dans deux districts sanitaires Yorosso (Région de Sikasso) et Bankass (Région de Mopti). Cette enquête entre dans le cadre d’une étude de base pour la mise en place du projet FSTP
L’objectif principal de cette enquête était d’évaluer la situation nutritionnelle des enfants âgés de 6 à 59 mois et chez les femmes de 15-49 ans dans ces deux cercles.
Les objectifs spécifiques étaient :
- Evaluer la prévalence de la malnutrition aigüe, de la malnutrition chronique et de l’insuffisance pondérale (globale, modérée et sévère) chez les enfants âgés de 6 à 59 mois ;
- Estimer le taux brut de mortalité et le taux de décès chez les enfants de moins de 5 ans
- Evaluer la prévalence de la malnutrition aigüe, de la malnutrition chronique (globale, modérée et sévère) ainsi que le déficit énergétique chronique chez les femmes âgées de 15 à 49 ans
La méthodologie retenue (méthodologie SMART) est une méthodologie standardisée, simplifiée et rapide avec saisie des données sur le terrain pour améliorer la qualité des données. Une enquête en grappes, à deux degrés a été effectuée. L’échantillon a été calculé à l’aide du logiciel ENA SMART (version Avril 2011) et a inclus entre 45 et 50 grappes selon le district. Au sein de chacun des deux districts entre 20 et 22 ménages ont été enquêtés. Le tirage des grappes a été réalisé de façon aléatoire et proportionnelle à la taille de la population par le logiciel ENA.
La sélection des ménages à enquêter dans les villages ou section d’énumération a été faite à partir de la méthode aléatoire utilisant ENA. Au sein de chaque ménage sélectionné tous les enfants âgés de 0 à 59 mois ont été enquêtés. Les principales données collectées et analysées comprenaient : le sexe, l’âge, le poids, la taille, la recherche des oedèmes, le périmètre brachial.
Les analyses et le nettoyage de données ont été faits grâce aux logiciels ENA, Excel et SPSS (version 18.1), en suivant les recommandations SMART. Les mesures anthropométriques individuelles ont été comparées à des valeurs de références internationales (OMS 2006).
Un échantillon de 1 140 enfants a été atteint pour Yorosso et 1 154 pour Bankass
Les résultats de cette enquête sont obtenus à partir d’échantillons représentatifs au niveau chaque district.
Les taux de malnutrition aiguë globale trouvés dans Yorosso et Bankass sont respectivement de 12,3% et 11,8%.
Selon la classification de l’OMS, les résultats de l’enquête ont montré un niveau de malnutrition aigüe globale considéré comme « sérieux » dans les deux districts, dépassant le seuil de 10%. Le niveau de la prévalence de la malnutrition aigüe sévère est plus élevé dans le district de Bankass (2,9%), par rapport à celui de Yorosso (2,3 %) dépassant ainsi le seuil d’urgence.
Selon la classification de l’OMS, le district de Yorosso présente une prévalence de malnutrition chronique (retard de croissance) de 30,2% considérée comme supérieure au seuil « sérieux » (>30%) et le district de Bankass présente une prévalence de retard de croissance 21,7 comprise entre 20 et 30%, soit considérée comme « précaire ».
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En ce qui concerne les résultats de la malnutrition aigüe les recommandations sont les suivantes :
- maintenir et intensifier les activités en cours concernant la prise en charge de la malnutrition aigüe de manière à ce que la prévalence de la malnutrition aigüe globale diminue jusqu’à être inférieure au seuil de 5% pour tous les pôles de développement.
- poursuivre le prise en charge de la malnutrition aigüe par l’approche communautaire notamment en renforçant les activités de dépistage.
Les preuves du désastre de la malnutrition chronique en termes de coûts humain et économique doivent faire en sorte que la malnutrition chronique devienne une priorité en termes de préoccupations. Les programmes devraient s’orienter vers les interventions suivantes :
- La promotion de l’allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois de la vie.
- L’amélioration des pratiques d’alimentation de complément via l’intensification de l’éducation nutritionnelle dans les centres de santé.
- L’amélioration de la qualité des aliments de complément du jeune enfant via notamment la fortification de ces derniers.
- La diminution des infections via la sensibilisation des mères aux bonnes pratiques de soins et notamment aux règles d’hygiène.
- La limitation du retard de croissance intra-utérin en sensibilisant les femmes enceintes à l’importance du suivi prénatal.
- L’espacement et la planification opportune des grossesses
De manière générale, intensifier la communication pour le changement de comportement axé sur les activités préventives, incluant la nutrition de la femme enceinte, l’allaitement maternel exclusif, les bonnes pratiques hygiéniques, la production et la consommation d’aliments de complément accessibles.
- Planifier la réalisation d’une enquête SMART nationale en 2013 à la même période pendant la période de soudure. Celle-ci devra suivre la même méthodologie que cette présente enquête afin de pouvoir établir par la suite de bonnes comparaisons et suivre les tendances. |