MLI-INSTAT-VBG-2023
Etude sur les déterminants des Violences Basées sur le Genre (VBG) en milieux scolaire et universitaire dans les régions d’intervention du Programme Initiative Spotlight au Mali
ED_VBG
Study on the determinants of Gender-Based Violence (GBV) in schools and universities in the regions of intervention of the Spotlight Initiative Program in Mali
Nom | Code pays |
---|---|
Mali | MLI |
Enquête Socio-Economique / Monitoring [hh/sems]
La présente édition est la prémière du genre.
RÉSUMÉ
L'Étude sur les Déterminants des Violences Basées sur le Genre (ED_VBG) en milieux scolaire et
universitaire a été réalisée par l’INSTAT avec l’appui technique et financier de l’UNFPA et de l’Union
européenne à travers le PIS. Cette étude qui a concerné les régions d’intervention du Programme
Initiative Spotlight (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Bamako) est une activité dont l’objectif global est
de fournir au Gouvernement du Mali et à l’ensemble des acteurs, une base de connaissances pertinentes
sur les déterminants des VBG en milieux scolaire et universitaire. Elle a permis de collecter des
informations pertinentes permettant d’apprécier entre autres :
? l’ampleur des VBG en milieux scolaire et universitaire ;
? les types de VBG et le profilage des présumés auteurs ;
? la problématique de la prise en charge des cas de VBG ;
? les facteurs d’exposition ;
? les obstacles liés à la dénonciation ;
? les outils aux niveaux règlementaire et législatif mis en place afin de lutter contre les VBG ;
? les programmes de lutte contre les VBG mis en œuvre en milieux scolaire et universitaire.
Au-delà de cet objectif, cette étude vise à fournir des informations permettant aux décideurs et
partenaires sociaux de l’école d’apprécier dans quelle mesure les statistiques produites peuvent être
utilisées pour une prise de décisions basée sur des évidences.
L’ED_VBG a suivi une démarche méthodologique rigoureusement scientifique qui a combiné les
approches quantitative et qualitative. Par rapport au volet quantitatif, la procédure d'échantillonnage était
donc aléatoire afin de s’assurer de la représentativité des informations recueillies auprès de différentes
catégories d’acteurs. La base de sondage utilisée est la Base des données des écoles, tous ordres
d’enseignement confondus, fournie par la Cellule de Planification et de Statistique du Secteur de
l'Éducation (CPS/SE). Ainsi, un questionnaire a été élaboré et administré auprès de plus 11 200 élèves
et étudiants repartis suivant les régions, le milieu de résidence, le sexe, les tranches d’âge, les ordres
d'enseignement, le statut de l’école. Quant au volet qualitatif, un guide d’entretien a été développé et
soumis aux autorités politico-administratives, aux administrations scolaires et universitaires, aux Comités
de Gestion Scolaire (CGS), aux Associations des Parents d'Élèves (APE). A cela s’ajoute l’administration
d’un questionnaire focus group qui a concerné les enseignants, les membres des APE et CGS ainsi que
les élèves et étudiants survivant.es de VBG.
En ce qui concerne les prévalences de VBG en milieux scolaire et universitaire, les résultats de l'étude
montrent qu’un peu plus d’un quart des élèves et étudiants enquêtés (27,3 %) ont été touchés par les
VBG quel que soit le type. Cette prévalence varie d’une région à une autre. Les prévalences les plus
élevées sont observées dans les régions de Kayes (35,2 %) et de Sikasso (34,2 %). En revanche, c’est
dans la région de Koulikoro que les actes violences en milieux scolaire et universitaire ont été les moins
cités (19,0 %). Quant au milieu de résidence, les répondants vivant en milieu rural sont relativement plus
nombreux (29,0 %) à déclarer avoir subi au moins une forme de VBG que ceux du milieu urbain (25,0
%).
L’analyse selon le sexe révèle que les filles sont un peu plus nombreuses à être affectées par les VBG
que les garçons (29,0 % contre 26,8 %). Suivant les tranches d’âge, les prévalences des VBG les plus
importantes sont observées chez les élèves ou étudiants âgés de moins de 15 ans (63,6 %) alors que
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Etude sur les déterminants des VBG en milieux scolaire et universitaire dans les régions
d’intervention du Programme Initiative Spotlight au Mali – Rapport d’analyse
Comme pour tous les ordres d’enseignement, les présumés auteurs d’actes de VBG perpétrés au
Fondamental1 sont principalement les camarades de classe (47,6 %), les enseignants (32,1 %), les amis
des survivant.es qui ne fréquentent pas l’école (11,1 %).
Dans tous les ordres d’enseignement, le constat est que les enseignants sont cités avec des proportions
toujours parmi les plus élevées des présumés auteurs. Ce qui est troublant et pose la problématique de
l’éthique et de la déontologie du métier de l’enseignant dans les structures scolaires et universitaires. Il
convient donc d’initier et d’introduire des modules VBG dans le curriculum de formation des enseignants.
Par ailleurs, il ressort de l’analyse des données que les agressions physiques sont le type de VBG le plus
courant dans toutes les régions, avec des proportions allant de 61,3 % à 78,5 %. Il est à noter que ces
agressions physiques comprennent également des cas de châtiments corporels, bien qu’interdits par le
règlement de l’école, sont des formes de violences qui ne sont pas forcément basés sur le genre.
Les violences émotionnelles sont également répandues, avec des pourcentages allant de 44,2 % à 61,6
%. Les viols sont plus fréquents dans la région de Kayes, avec une proportion de 4,7 %, tandis que les
mariages d'enfants sont plus courants dans le district de Bamako et la région de Koulikoro, avec
respectivement (2,6 %) et (1,8 %). Les dénis de ressources sont aussi courants en particulier dans la
région de Ségou, avec 23,6 %.
En somme, il apparait clairement que les différents types de VBG sont présents dans toutes ces régions.
Ce qui laisse voir la nécessité de sensibiliser et de prévenir ces formes de violence dans toute la zone
couverte par l’étude. Le gouvernement, les établissements scolaires et universitaires, la société civile et
les communautés doivent travailler ensemble pour mettre en place des politiques et des pratiques de
prévention et de prise en charge des VBG.
Pour ce qui de la prise en charge, il ressort de l’examen des données recueillies que le District de Bamako
a signalé le plus grand nombre de cas de VBG (310), suivie de Kayes (219). Les administrations scolaires
immédiates sont les structures les plus sollicitées par les élèves et étudiants touchés par le phénomène
des VBG, avec 762 cas signalés, suivies de la police et de la gendarmerie (47) et des centres de santé
(37). Par contre, les One Stop Centers (pour la prise en charge holistique) sont les services les moins
sollicités par les élèves et étudiants. Cela met en évidence, entre autres raisons, le déficit de
communication et d’information au niveau des écoles et des universités quant à l’existence même de ce
service.
En termes de satisfaction par rapport à la prise en charge, il faut signaler que près de la moitié des
survivant.es (48,0 %) sont très satisfaits des prestations reçues. Le pourcentage le plus élevé de
survivant.es très satisfaits se trouve dans le district de Bamako (64,8 %). Par contre, le pourcentage le
plus faible de survivant.es très satisfaits se trouve dans la région de Kayes (33,3 %). En ce qui concerne
les survivant.es qui ne sont pas du tout satisfaites, le pourcentage le plus élevé se trouve dans la région
de Kayes (19,2 %) contre (7,6 %) à Ségou. Cela pourrait s’expliquer entre autres par l’insuffisance des
structures de prise en charge appropriées.
En analysant les chiffres sur les facteurs d’exposition aux VBG en milieux scolaires et universitaires, les
données recueillies auprès des survivant.es montrent que dans toutes les régions concernées par cette
étude, le facteur principal est la mauvaise éducation (délinquance). Ce facteur a été le plus cité dans la
région de Ségou avec un taux de 76,4 % contre (47,8 %) à Koulikoro.
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Etude sur les déterminants des VBG en milieux scolaire et universitaire dans les régions
d’intervention du Programme Initiative Spotlight au Mali – Rapport d’analyse
A propos des raisons de la non dénonciation, les survivant.es ont cité plus souvent la « pression de la
famille (13,6 % contre 9,1 % pour les survivants) ». Par contre les survivants ont cité plus souvent « la
pression du présumé auteur (31,3% contre 29,3% pour les survivant.es) ». Ces résultats peuvent être
dus à des raisons socio-culturelles et de genre, où les hommes et les femmes peuvent avoir des
pressions et des attentes différentes en ce qui concerne la dénonciation des cas de VBG.
Ainsi, il ressort de cette étude un paquet de recommandations pertinentes qui sont entre autres :
Données échantillonées [ssd]
Individu
Version 1. 0 (2023)
2023-03
l’ampleur des VBG, les facteurs d’exposition aux VBG et aux pratiques néfastes en milieux scolaire et universitaire, les contraintes liées à la déclaration des survivant.es de VBG en milieux scolaire et universitaire et leur prise en charge, les forces et les faiblesses en matière de prise en charge des survivant.es de VBG en milieux
scolaire et universitaire
Thème | Vocabulaire |
---|---|
Ampleur des VBG en milieux scolaire et universitaire | Ampleur des VBG en milieux scolaire et universitaire |
Prévalence (%) des VBG en milieux scolaire et universitaire par région | Prévalence (%) des VBG en milieux scolaire et universitaire par région |
Prévalence (%) des VBG selon l’ordre d’enseignement | Prévalence (%) des VBG selon l’ordre d’enseignement |
Prévalence (%) des VBG en milieux scolaire et universitaire selon le statut de l’école | Prévalence (%) des VBG en milieux scolaire et universitaire selon le statut de l’école |
Prévalence des VBG au Fondamental1 selon certaines caractéristiques des survivant.es | Prévalence des VBG au Fondamental1 selon certaines caractéristiques des survivant.es |
Profilage des présumés auteurs de VBG en milieux scolaire et universitaire | Profilage des présumés auteurs de VBG en milieux scolaire et universitaire |
Aperçu des principaux auteurs présumés de VBG en milieux scolaire et universitaire | Aperçu des principaux auteurs présumés de VBG en milieux scolaire et universitaire |
Types de VBG en milieux scolaire et universitaire | Types de VBG en milieux scolaire et universitaire |
Prise en charge des cas de VBG en milieux scolaire et universitaire | Prise en charge des cas de VBG en milieux scolaire et universitaire |
Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et du District de Bamako
Etablissement scolaire
L'ensemble des cercles du pays
Nom | Affiliation |
---|---|
Institut National de la Statistique du Mali | Ministère de l'Economie et des Finances |
Nom | Abréviation | Rôle |
---|---|---|
Fond des Nations Unies pour la Population | UNFPA | Financement |
Programme Initiative Spotlight | PIS | Financement |
a- Détermination de l'échantillon global des élèves et étudiants à enquêter: A partir de la liste des écoles (base de sondage) répartie suivant les régions, les ordres d'enseignement
(Fondamental, Secondaire et Supérieur), le milieu de résidence (urbain et rural) et le statut de l'école
(public, privé, communautaire et medersa), fournie par la Cellule de Planification et de Statistique du
Secteur de l'Education (CPS/SE), la taille de l'échantillon des élèves à enquêter est déterminée par la
formule ci-dessus.
b- Détermination des écoles et des élèves/étudiants à enquêter : Au second degré, le nombre d'écoles à enquêter a été défini en faisant le rapport entre la taille (n) de
l'échantillon des élèves à enquêter et le nombre d'élèves (35) par école retenue.
Ainsi, le tableau suivant donne un aperçu global de l'échantillon des élèves/étudiants à enquêter par
région et par ordre d'enseignement.
c. Tirage des élèves/étudiants à enquêter par école : Le tirage des élèves/étudiants à enquêter par école s’est effectué aléatoirement sur la base de la liste
fournie par les administrations scolaires et universitaires. Le tirage a donc pris en compte certaines
caractéristiques, notamment le sexe, la classe de la population cible.
Dans cette première tentative, on a maintenu les dimensions et autant que possible et raisonnable les indicateurs et les poids utilisés par le PNUD. Pourtant, la méthodologie peut être utilisée avec différentes dimensions, indicateurs, pondérations et seuils.
Semi-structuré
Début | Fin | Cycle |
---|---|---|
2022-12-17 | 2022-12-27 | 10 jours |
Nom | Affiliation | Abréviation |
---|---|---|
Institut National de la Statistique du Mali | Ministère de l'Economie et des Finances | INSTAT |
L’apurement
et l’analyse des données ont été effectués à l’aide du logiciel SPSS. Un plan de tabulation de l’étude est
conçu pour la production des tableaux contenant un certain nombre d’indicateurs clés. Un plan d’analyse
assorti d’un rapport est également élaboré et partagé avec les différentes parties prenantes.
Nom | Affiliation | URL | |
---|---|---|---|
Institut National de la Statistique (INSTAT) | MEF | https://www.instat-mali.org/fr | direction@instat.gouv.ml |
Requis | Texte de la déclaration de confidentialité |
---|---|
yes | Un formulaire d'engagement est nécessaire |
Les données sont accessibles sur demande
L'utilisateur est responsable de l'usage qu'il fait
Copyright © 2022 / Institut National de la Statistique - INSTAT BP 12, Avenue du Mali Hamdallaye ACI 2000 Bamako - MALI
Nom | Affiliation | |
---|---|---|
Sékou Arouna SANGARE | INSTAT | sekarouna5@yahoo.fr |
Ahmadou TOURE | INSTAT | ahmadoutour@yahoo.fr |
MLI-INSTAT-VBG2023
Nom | Abréviation | Affiliation | Rôle |
---|---|---|---|
Institut National de la Statistique du Mali | INSTAT | Ministère de l'Economie et des Finances | Producteur |
2023-03
Version 1. 0 (2023)